C'est à une permanence juridique de la CIMADE que je suis rentrée dans l'univers des «Sans papiers». En effet beaucoup d'étrangers que nous rencontrons peuvent être des sans papiers. Tout simplement parce qu'ils ont été déboutés de la demande d'asile, ou encore parce qu'ils sont entrés en France illégalement et s'y sont installés, ça peut aussi être une personne qui a perdu son droit au séjour pour de multiples raisons. Ces personnes vivent donc dans une clandestinité qui les dépersonnalise pour la plupart: la peur de se faire prendre par la police, la recherche du pain quotidien, la recherche d'un lit pour dormir, le souci de la famille qui réclame de quoi survivre au pays, et cela pendant de longues années, ce qui conduit à perdre le goût d'une vie sereine. La débrouillardise pour y arriver ébréché la conscience de certains et leur fait poser des actes dégradants pour la dignité humaine.
La CIMADE est une association d'origine protestante qui æuvre aux côtés et à la défense des migrants afin de leur permettre de retrouver leur dignité. Manifestations, permanences juridiques, présence dans les centres de rétention, permanences asile, permanences santé..., voilà ses lieux d'action à travers toute la France. Une chose importante à souligner est que l'association qui comporte peu de salariés a un grand nombre de bénévoles qui sont formés d'une manière continue au sein même de la CIMADE. Voilà entre autre ce qui m'a motivée à entrer dans le groupe.
J'ai expérimenté dans le groupe de bénévoles où je suis insérée un désir commun d'aider les migrants à retrouver leur dignité. J'y vis un souci commun de nous battre pour que celui-ci arrive à obtenir sa carte de séjour, la clef même d'une vie possible et libre en France. J'y vis une collaboration stimulante et une fraternité qui dépassent toutes convictions personnelles et qui se tissent sur la cause qui nous réunit tous les mardis.
Le film «le mur des sans-papiers» traduit bien ce que nous vivons à chaque permanence. Consultez la bande annonce - allez voir ce documentaire!
Cette activité hebdomadaire m'aide beaucoup pour l'accueil à l'Association Solidarité Notre Dame de Tanger, trois jours par semaine, et je peux partager aux bénévoles ce que je reçois à la CIMADE.
Marie Jo Biloa Communauté de Paris 18ème