«Donnez-leur vous-mêmes à manger» (Lc 9, 13).
Qui sont ceux auxquels donner à manger? C’est la foule, la multitude.
Glissons-nous dans cette foule, nous qui cherchons aussi à suivre Jésus pour l’écouter, pour entrer en communion avec Lui dans l’Eucharistie, pour l’accompagner et pour qu’il nous accompagne.
Demandons-nous:
comment est-ce que je suis Jésus?
Jésus nous rappelle chaque fois que le suivre signifie sortir de nous-mêmes et faire de notre vie non pas notre possession, mais un don à Lui et aux autres.
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D’où naît l’invitation que Jésus fait aux disciples de nourrir eux-mêmes la multitude?
- d’abord, de la foule qui, en suivant Jésus, se trouve loin des lieux habités, alors que le soir tombe,
- et puis de la préoccupation des disciples qui demandent à Jésus de renvoyer la foule pour qu’elle aille dans les villages voisins trouver de la nourriture et un logis.
Face aux nécessités de la foule, voici la solution des disciples: renvoyer la foule!
Combien de fois nous, chrétiens, avons-nous eu cette tentation!
Mais la solution de Jésus va dans une autre direction qui surprend les disciples: «Donnez-leur vous-mêmes à manger».
Mais comment est-il possible que nous donnions à manger à une multitude? «Nous n’avons pas plus de cinq pains et de deux poissons. À moins peut-être d’aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple.» (Lc 9, 13).
Mais Jésus ne se décourage pas: il demande aux disciples de faire asseoir la foule par groupes de cinquante personnes, il lève les yeux au ciel, récite la bénédiction, rompt les pains et les donne aux disciples afin qu’ils les distribuent. (cf. Lc 9, 16)
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Qu’est-ce que partagent les disciples?
Le peu qu’ils ont: cinq pains et deux poissons. Mais ce sont précisément ces pains et ces poissons qui, dans les mains du Seigneur, rassasient toute la foule.
Dans l’Église, mais aussi dans la société, un mot-clé dont nous ne devons pas avoir peur est «solidarité», c’est-à-dire savoir mettre à la disposition de Dieu ce que nous avons, nos humbles capacités, car c’est seulement dans le partage, dans le don, que notre vie sera féconde, qu’elle portera du fruit.
Nous faisons l’expérience de la «solidarité de Dieu» avec l’homme, une solidarité qui ne s’épuise jamais: Dieu se fait proche de nous, Jésus se donne à nous dans l’Eucharistie, partage notre même chemin, se fait même nourriture, la vraie nourriture qui soutient notre vie.
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Dans l’Eucharistie, le Seigneur nous fait parcourir sa voie, celle du service, du partage, du don, et ce peu que nous avons, ce peu que nous sommes, s’il est partagé, devient richesse, car la puissance de Dieu, qui est celle de l’amour, descend dans notre pauvreté pour la transformer.
Demandons-nous :
Est-ce que je me laisse transformer par Lui ?
Est-ce que je laisse le Seigneur qui se donne à moi, me guider pour sortir toujours plus de mon petit enclos et ne pas avoir peur de donner, de partager, de L’aimer et d’aimer les autres ?
D'après homélies du Pape François
Mis en page par Sr Régine Dominique sjs
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