En laissant s'approcher une personne atteinte de lèpre,
Jésus franchit la ligne qui sépare les exclus de la société.
Ce faisant, il opère une révolution.
Le temps de la préparation.
"Du ciel, il regarde la terre pour entendre la plainte des captifs
et libérer ceux qui devaient mourir." Ps 101
Le temps de l'observation.
Les lépreux vivent au désert où personne ne les rencontre, personne ne les touche car ils sont contagieux, moralement, physiquement. Selon la loi religieuse de l'époque, ils sont "impurs". Contrairement à ce qui est socialement admis, Jésus se laisse approcher par un homme souffrant de cette maladie. Il lui communique sa vie, le guérit et lui rend une existence sociale: comme n'importe quel Juif, il peut désormais retrouver une activité religieuse normale. En lui demandant d'aller au Temple faire un don pour sa purification, Jésus insiste pour qu'il réintègre une vie sociale. Jésus ne cherche ni valorisation ni opposition.Mais son geste a des conséquences. Pour échapper à la pression de la foule, Jésus, lui, est obligé de fuir au désert, de rester à l'écart. A la fin du récit, les rôles sont inversés: le lépreux a retrouvé une existence sociale et Jésus a pris sa place au désert.
Le temps de la méditation.
L'acte de compassion et de réinsertion sociale pratiqué par Jésus a un coût. En prenant la place du lépreux au désert, Jésus accepte d'en payer le prix et signifie que l'Evangile ne consiste pas à un surcroît de gentillesse envers son prochain. Il opère une révolution dans laquelle lui-même ou ceux qui veulent devenir ses disciples prennent la place de la victime. Ici, le lépreux. Ailleurs, la prostituée, le riche, le malade mental, le voleur, le traître. En signifiant sa compassion aux uns et aux autres, il affirme que chacun est inconditionnellement aimé et sauvé et que seule cette prise de conscience pousse quelqu'un à aimer à son tour.
Mais la compassion a des conséquences sociales. Vivre l'Evangile, c'est prendre le risque d'être à son tour rejeté ou obligé de tenir un rôle ou une place que personne ne souhaite endosser. Si Jésus prend la place de l'exclu, alors personne ne peut plus l'être. C'est le pari un peu fou de chaque page d'Evangile.
Le temps de la prière.
" Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse." Ps. 101
D'après Prions en Eglise du 11 février.
Mis en page par Sr Régine Dominique.
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